Depuis le début de leur existence, les vicomtes et vicomtesses ont toujours été mal perçus. Vus comme des substituts aux comptes, ils ont été traités comme des hommes tristes et désireux de se venger. Mais ce ne sont que des paroles et rumeurs, bien entendu. Certains vicomtes sont très heureux de leur statut, vous savez. Ils portent une grand attention aux hommes de leurs terres et à ces dernières aussi.

Vous voyez les Tollcross ? C'est totalement le contraire. Le père de Neilina est mort il y a quelques années déjà, sans qu'on sache trop pourquoi. La brunette était jeune, mais déjà, elle avait compris que son père confirmait les rumeurs malveillantes au sujet des vicomtes. Avant de mourir, il avait épousé une dame qui n'avait d'occupation que les joies de la vie. Elle n'était pas mère, non, et n'avait pas mis au monde Neilina. Ce travail avait été réalisé par une femme que le vicomte pensait avoir aimé, il y a vingt-trois ans, mais qui perdit la vie sur le lit où elle se délivra. Quoiqu'il en soit, cette maîtresse resta avec Neilina, même après la mort de l'homme qu'elle avait manipulé jusqu'à l'épouser. Pourquoi ? Allez savoir. Peut-être qu'elle avait déjà deviné que Neilina ne serait pas meilleure que son père.

Intéressée, avide et cupide. Peut-être même pire que ce qu'on raconte déjà sur les vicomtes. Neilina aime se fait plaisir et aime avoir. Matérialiste, en somme, je vous l'accorde. Cette maîtresse lui perfectionna son rôle, dans le genre peste envieuse, lui implante même ses désirs les plus profond : la quête du pouvoir, la domination du pays et même du Monde. Neilina se voit bien, un jour, avec une jolie couronne, sertie de diamants et rubis, sur la tête. Alors tous les moyens seront bons, vous comprenez ? Ses amis et ennemis, elle les choisit. « N'est pas ennemi, qui veut. » Son passe-temps favori, c'est la diffamation. L'orgueil d'avoir toujours quelque chose à dire sur quelqu'un, et de toujours être écoutée par une âme à manipuler. Car là est son point fort : l'art de la manipulation, du calcul des êtres et des sentiments. Neilina arriverait à vous faire gober n'importe quoi, que vous n'y verriez que du feu. Son sourire angélique, ses yeux gris acier et ses cheveux, ondulants légèrement dans son dos. Elle vous aura déjà pillé de toutes vos ressources avant même que vous ne l'ayez remarquée. Arrogante, vous le remarquerez à la seconde où vous lui parlerez. Elle prend un ton proche du mépris avec les gens qu'elle ne considère pas assez. Si la Reine Marie-Antoinette n'aurait pas vraiment dit, au peuple français qui ne pouvait même pas manger du pain, « mangez alors de la brioche, » Neilina, elle, l'aurait fait. Elle ne voit que son propre intérêt, partout. Et si elle ne le voit pas, ne comptez pas sur sa présence. À vos côtés, elle restera si elle estime que votre grade est suffisant. L'amour n'est pas une chose qui l'attire, car honnêtement, il n'y a rien à y gagner. Cette cupide demoiselle vous laissera l'aimer, mais la réciprocité ne changera rien à rien.

Le Duc Lancefield en est un bon exemple. Ils ont grandis ensemble, et même s'ils se chamaillaient parfois, on peut dire qu'ils étaient amis d'enfance. À l'époque, Neilina vous aurait dit qu'elle l'appréciait et qu'ils étaient même de proches compagnons. Mais au fil des années, l'intérêt de la brune fit surface et elle vit en lui plus l'homme proche de la famille royale que son ancien ami. Ce dernier l'aide parfois, l'aide même à ne pas tomber dans l'ignominie totale. C'est peut-être bien la seule personne en qui elle pourrait avoir confiance, à Inverness. Mais les profondeurs de Neilina ne semblent pas être aussi réceptives aux bons sentiments.